2025 : démarrage modeste, mais grandes ambitions
« Des succès faciles » : c’était la feuille de route du schéma directeur cyclable que s’était donné le cabinet Urbanisme & Mobilité, rencontré en avril dernier par Vélo Qui Rit, pour convaincre les élus. Deux mois plus tard, le 12 juin 2024, l’étude a été présentée aux élus, et, en avant-première, à VQR, grâce à Baptiste Reverchon, chargé de mission « Vélo & Mobilités actives », qui assure un rôle de maillon essentiel de la communication entre ECLA et VQR, en donnant de la visibilité à notre association, devenue interlocutrice de référence sur le vélo à Lons-le-Saunier. Voici un résumé de la phase 2, qui doit déboucher, à l’automne, sur le vote d’un budget communautaire, pour des travaux de voirie courant 2025.
Un paradoxe
Benoît Gadiollet, le consultant embauché pour mener l’étude, vient du Sud-Ouest. C’est donc avec un regard neuf qu’il a analysé l’actuel schéma directeur cyclable lédonien. Et noté un paradoxe : « finalement, quitter Lons, ou arriver sur Lons, passe par des aménagements très qualitatifs, des voies confortables. Mais une fois qu’on y est, on perd cette infrastructure sécurisée, alors que c’est là que sont les emplois qui pourraient être le but de beaucoup de trajets en vélo ». Au final, « il y a des actions, comme la location de vélos électriques, mais on ne les voit pas; il y a des infrastructures, mais décousues; il y a un manque de moyens humains à ECLA et à Vélo Qui Rit; la ville dispose donc d’un potentiel élevé pour le vélo du quotidien en centre-ville ».
Aménagement sécurisé : un impératif
Les deux projets déposés pour solliciter les financements de l’Etat concernent, pour l’un, la route de Besançon / En Bercaille, et pour l’autre, la liaison Mouillères/Perrigny ZI. Explication de ce choix : des travaux légers sur l’avenue d’Offenbourg ne pénaliseront ni les commerçants, ni les habitants, ni le budget; finalement le seul rond-point non sécurisé est le giratoire entre les rue Abbé Lemire et commandant Villard. Autrement dit, ce sont des projets « faciles », qui s’appuient sur l’existant.
Mais à terme, le schéma directeur cyclable témoigne d’une belle ambition : il veut refondre la liaison Camille Prost - quai Thurel (aimablement surnommé « quai Tuerie » par certains adhérents échaudés par les deux voies de voitures vrombissantes), puis créer la perpendiculaire traçant un axe entre la gare SNCF et le lycée Jean Michel (à l’horizon 2030). Avec un credo, que martèle Benoît Gadiollet : « il faut finaliser l’aménagement sécurisé; or le sécurisé, c’est le séparatif. Tant qu’il n’y aura pas d’aménagements sécurisés, on restera à 2%, 3% de cyclistes. Si on veut 15% de cyclistes, il faut sécuriser ».
Le non-dit du plan de circulation
Oui mais, tout ne dépend pas des aides de l’Etat. Dans les têtes aussi, il faut reprogrammer le logiciel... Ici, l’angle mort de ce schéma directeur cyclable semble bien être le plan de circulation et de stationnement - tant que ces derniers ne seront pas revus, corrigés, rien ne changera vraiment, constate le responsable de l'étude. Rajouter un bout de peinture sur la chaussée ne sert pas à grand-chose - si ce n’est à créer une réserve foncière pour une future piste cyclable, malgré tout, en désignant un espace potentiellement soustrayable à l’emprise de la voiture.
« On ne peut pas travailler le vélo tout seul », explique l’urbaniste. « Les gens viennent à Lons travailler en voiture, et ils continueront de le faire. Ils viennent de trop loin pour venir en vélo. Mais il faut améliorer le plan de circulation et de stationnement, qui sont perfectibles. »
De la coupe aux lèvres, il y aura sans doute encore du chemin, mais au final, rien ne semble insurmontable, si on en croit le cabinet d’études : « une politique cyclable coûte 30 euros par an et par habitant ». Avec pour objectif, 20 à 15% de déplacements en vélo à l’horizon des 10 ans.
Commission CAVALE pour Vélo Qui Rit - Juin 2024
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